C'est à la fois content et tendu que je me rends ce samedi matin dans le village de Ganac, à côté de Foix, pour prendre le départ d'une épreuve nouvellement née : le Trail des Pieds Cloutés.
Content parce que tout laisse à penser que la journée va être agréable, entre un parcours comme je les aime ( court et nerveux ), une organisation bien pensée ( surtout en ce qui concerne l'après course ! ) et le plaisir de revoir les "collègues" de sentiers, venus nombreux découvrir cette course.
Tendu car c'est le véritable début de ma saison 2011, après des Chemins du Pastel parcourus en dilettante et une Sauta Roc pour laquelle je n'avais pu me préparer convenablement pour cause de déménagement.L'heure est venue de se mesurer réellement sur ce format rappelant fortement le regretté Trail des 3 Collines.
L'ambiance d'avant course est à l'image du logo des pieds Cloutés, chaleureuse, l'échauffement étant entrecoupé de nombreux échanges entre coureurs venus des départements limitrophes.
Etant donné le profil descendant du début du parcours, je décide de partir en première ligne.
Et çà part très vite dans les rues de Ganac.
Dès la sortie du village, je relache un peu l'effort et laisse filer les premiers.
Nous arrivons ainsi au pied de la première côte du jour.
La montée est raide et le cardio s'affole.
Alors que quand je fractionne sur piste, je plafonne à 186 pulsations minutes, je fais ici une pointe à 190 !
Mais je ne ralentis pas pour autant jusqu'en haut du mur, désireux de ne pas perdre trop de places.
La relance après cet effort intense est un peu laborieuse.
Dans la descente trop roulante à mon gout, je me fais doubler par quelques concurrents dont la première féminine.
Ca mine un peu le moral de se faire doubler en descente mais je limite sciamment ma vitesse afin de préserver mon dos. Le manque d'amorti des Asics Fuji est criant sur ces lignes droites à dévaler et je ne tiens pas à ruiner le travail effectué chez le kiné et à "replonger" dans les ennuis comme en 2010.
Au ravito de mi-course, je redouble très momentanément la 1ère puisqu'elle me redépassera 50 m plus loin pendant que je fais une petite pause technique.
Dans la côte qui suit, c'est la 2e femme qui me rattrappe, impressionante de régularité en montée.
Je vais donc une fois de plus batailler avec les protagonistes du podium féminin.
A la faveur d'un passage un peu piégeux de la descente, je repasse devant la 2e.
Sur la portion de bitume qui suit, j'ai un peu de mal à tenir un bon rythme et ne peux m'empecher de marcher quand la route remonte.
Vient pour finir la montée que j'avais reconnue à l'échauffement mais ce coup-ci elle me semble beaucoup plus rude.
Je marche encore sur quelques mètres, me faisant redoubler par la coureuse qui trottine impertubablement dans cette côte.
J'apercois Michel et son appareil photo, lui demande son résultat tout en restant au maximum au contact de ma devancière.
Quand il ne reste plus qu'à dévaler vers l'arrivée, je sprinte autant que je peux, doublant la concurrente mais n'arrivantpas à revenir sur un groupe que l'on avait en point de mire dans la montée.
J'en termine donc en 1h52'52" pour ces 19 km et 1000 m de D+, à la 57e place.
Je file rapidement à la douche afin d'éviter mon habituel blocage lombaire dû en partie au refroidissemnt d'après course.
J'ai ainsi droit à une douche bien chaude ce qui a manqué à ceux qui ont trop tardé à y aller.
Je suis à chaud à la fois content de mon chrono et de ma moyenne (10.1 km/h ), mais aussi un peu déçu par la place dans le classement.
Mais il faut se rendre à l'évidence, il y a de sacrés coureurs et avaleurs de dénivelés en Ariège, et les places d'honneur étaient chères aujourd'hui ( pour preuve Michel qui est resté à une longueur du top10 et du podium V1).
Quelques jours après, avec le recul et l'analyse "rodiometrique", ma performance est du niveau par exemple de ma Sauta Roc 2010, donc pas si mal que çà.
Et la saison ne fait que commencer,donc au boulot pour essayer de progresser avant les prochains objectifs "trail court" : les Citadelles et Queribus.
Samedi après la course , l'heure n'était pas à la planification de boulot mais à la juste "décompression".
Et tous les ingrédients étaient réunis pour cela : bière offerte en écoutant la Banda locale puis repas dans la salle des fêtes avec concert !
