Mercredi 31 Octobre et Jeudi 1er Novembre
LE VOYAGE
Avant même de partir, je dois avouer que j'ai ressenti beaucoup moins de stress que lors de la préparation de mon périple au Népal.
Pas de longue liste de matériel obligatoire, pas de visite médicale à prévoir, pas d'appréhension par rapport à l'altitude et à l'effort à fournir.
L'impression de partir en vacances, d'autant plus que l'organisation m'a proposé de suivre la course en moto, ce qui fait que je n'aurai même pas à courir.
J'ai juste rassemblé dans mon sac Lowepro, tout mon matériel photo ( Nikon D90, Nikon D50, Objectifs 10-24mm, 18-105mm,70-300mm, Compact Lumix, tout un lot de cartes mémoires, chargeurs ) ainsi que mon carnet fétiche qui m'a servi au Solukhumbu et sur tous mes reportages depuis.
Concernant mon "gros" sac Quechua, qui commence à avoir du vécu lui aussi après avoir été trimballé à dos de mule dans l'Atlas marocain et par les solides sherpas dans les vallées népalaises, j'avoue que j'ai un peu mis n'importe quoi dedans, mais surtout beaucoup de shorts et de tee shirts !
Je quitte Toulouse mercredi à 19h20, arrive à Paris à 20h30.
Le vol Paris-Maurice décolle lui à 23h25. Arrivée à Maurice à 10h35 le jeudi ( 13h35 heure locale ) après une nuit quasiment blanche ( deux heures de sommeil maxi ).
Pour rejoindre l'Ile Rodrigues, à 560 km à l'Est de Maurice, je décolle à 17h15 et pose enfin le pied sur l'ile déja plongée dans la nuit, à 18h45.
Un membre du staff de l'Office du Tourisme m'attend à l'aéroport et me conduit à mon logement à Grand Baie.
Juste le temps de prendre une douche méritée et je rejoins la table du diner que je vais partager avec Cristina et Simone, deux journalistes italiens.
Au menu : Soupe de Crabe + Boulettes de Poisson
Salade de papaye
Poulet en sauce + Riz + Dal Bhat
Gateau "roulé"
Malgré ma fatigue et le peu d'appétit ( déja mangé un plateau-sandwich dans l'avion ), je me régale de ces plats aux saveurs si différentes de nos habitudes.
Mais je ne veille pas et me couche à 21 h.
Vendredi 2 Novembre
L'ILE AUX COCOS
Réveil à 5h30.Pendant 10 secondes, l'impression d'être à la maison avant de réaliser...que je suis ailleurs ! ( les chants des oiseaux dehors ne sont pas du tout les mêmes ! ).
En attendant l'heure du petit déjeuner, je vais marcher un peu sur le bord de mer. Il n'est que 6h mais le soleil est déja haut dans le ciel et la température déja chaude.
Je rejoins la résidence des Varangues pour partager le repas matinal avec Cristina et Simone.
Au menu : thé, tartines avec confitures maison, citronnade et oeuf brouillé.
Un minibus vient ensuite nous chercher pour nous conduire au point de départ de l'excursion du jour : l'Ile aux Cocos.
Sur le chemin, nous rejoignent un à un les différents journalistes présents pour couvrir le trail :
Stefan et Ralf les Allemands, Dan, Janine, Meghan pour les USA,Cederix et Gilbert les Mauriciens,Martine la Réunionnaise.
Au point de départ des bateaux, nous retrouvons également Caroline,notre contact à l'Office du Tourisme, qui a organisé notre séjour.
La marée étant basse, nous devons d'abord longer la côte avant de pouvoir traverser le lagon et nous approcher de l'ile.
En chemin, nous apercevons quelques pecheurs rodriguais et le Nikon commence à chauffer !
Nous approchons bientôt des deux iles isolées au coeur du lagon
Nous devons laisser les bateaux et finir le trajet à pied pour rejoindre l'Ile aux Cocos.
L'Ile n'est ouverte à la visite que de 9h à 15h. Seuls deux gardiens y restent en permanence pour faire respecter les règles de préservation des nombreuses espèces d'oiseaux, notamment l'interdiction complete de fumer sur l'ile.
Dès notre arrivée, c'est baignade pour tous puis visite de l'ile avant de profiter d'un copieux pique nique.
Pour digérer je marche un peu, avec l'impression d'être au coeur d'une carte postale...
L'image suivante, montrant deux reporters mauriciens en plein travail peut choquer les plus sensibles d'entre vous...
Après une dernière baignade, nous rejoignons les bateaux et rentrons sur Rodrigues par un trajet plus direct, à marée haute.
A 17 h, nous sommes présents pour le premier briefing de l'organisation,à l'auberge Fialos à Anse aux Anglais. J'y retrouve Rémy et Kristel de Running Mag,et fait la connaissance de Brice en mission pour Génération Trail.
Extrait de mon article à paraitre dans Esprit Trail :
Le briefing
Proposé à deux reprises, en deux points distincts de l’ile, pour permettre aux coureurs de profiter le plus possible de leur séjour, le briefing a démontré d’entrée le sérieux de l’organisation. Le parcours y a été détaillé tronçon par tronçon, et l’accent a été mis par Eric Lacroix, sur la nécessité de soigner son hydratation et de ne pas sous estimer les distances entre les cinq ravitaillements.
Le parcours du Trail du Perroquet, 38 kilomètres pour 1300 mètres de dénivelé positifs ne sera pas de tout repos et la chaleur bien présente se chargera d’user les organismes. Si les premières montées ne sont pas très pentues, les descentes qui les suivent sont par contre annoncées très techniques, les sentiers pierreux étant recouverts par endroits de graines de filaos.
Nous sommes ensuite reconduits aux Varangues pour le diner.
Je regarde ensuite un peu la télé locale ( un soap nommé FAMI PA KONTAN ) puis coucher à 21h30.
Samedi 3 Novembre
LE MARCHE DE PORT MATHURIN
Réveillé à 5h40, je décide d'aller faire un footing le long de la côte
Il fait beau, chaud et le paysage est de toute beauté. Je suis seul au monde.
Je croise seulement la route de quelques vaches, dont certaines souffrant de la trop longue sécheresse, essaient même de boire de l'eau de mer.
Je claque quelques clichés de ces bovins pour l'ami Benoit et sa collection " Les plans vaches des Cow-pains".
A un moment sur un petit monotrace, je sens que mes cheveux accrochent un fil de toile d'araignée. Je pense sur le coup qu'il s'agit comme par chez nous d'un fil "volant" qu'une petite araignée tisse en travers des chemins. Je m'arrête, me retourne et découvre un joli spécimen d'araignée rodriguaise. Je suis finalement assez content de n'avoir fait qu'effleurer sa toile...
A 7h30, je suis de retour au gite pour profiter après une bonne douche du petit déjeuner. L'occasion de découvrir un fruit inconnu jusqu'alors : le "coeur de boeuf".
Aspect bizarre, texture surprenante ( entre purée et poire ) mais pas mauvais du tout .
A 9h ( à 50 minutes près ), départ pour Port Mathurin et son marché.
Le marché n'est pas très étendu et on a un peu l'impression de voir x fois les mêmes stands : paniers et sacs, poupées tricotées, bocaux de piment...
Mais l'ambiance y est sympathique et c'est l'occasion de faire quelques achats de produits locaux.
A 12h, l'équipe de journalistes au complet prend un agréable déjeuner en terrasse en bord de mer à la Marmite des Iles.
Ensuite, c'est le transfert vers l'hotel Cotton Bay, à l'autre bout de l'île où va avoir lieu le 2e briefing.
En attendant l'heure, nous buvons un petit coup et je ne résiste pas à l'appel du Ti Punch !
Nous avons droit à une présentation des forces en présence sur la course.
Je retourne ensuite sur Grand Baie ou je dine seul ( les Italiens ayant déja changé de résidence ).
Je dois avant de me coucher préparer mon sac car demain c'est à mon tour de bouger. Je quitterai Les Varangues pour l'Auberge Anse aux Anglais à ...Anse aux Anglais.
Dimanche 4 Novembre
TRAIL DE RODRIGUES
Départ à 5h30 de Grand Baie pour rejoindre l'hotel Cotton Bay à Pointe Coton, lieu du départ de la course.
La remise des dossards a elle lieu au bord de la piscine de l'hotel.
A 7h, c'est le départ.
Dès que les coureurs s'éloignent, je rejoins mon "Road Racer" qui va me piloter au plus près des 38 km du parcours. Nous grimpons la première difficulté aux cotés des coureurs. J'ai alors l'impression d'être un journaliste sur le Tour de France, en passager d'une moto, les deux Nikons en bandoulière, le Lowepro sur le dos et les mains bien aggrippées afin de ne pas tomber, car le terrain est technique.
Je me dis que si çà continue comme çà, je ne pourrais bientôt plus appuyer sur le déclencheur, les doigts tétanisés. Heureusement, nous emprunterons par la suite des pistes plus roulantes pour rejoindre le premier ravitaillement sur la plage de Graviers ( 10e km de la course ).
Je reste longuement sur ce point, cherchant tous les angles possibles pour les photos. Des photographes locaux me suivent et me remercient pour les idées de composition.
L'ambiance est très sympa avec les spectateurs présents.
Ensuite, mon pilote me conduira au 2e ravito au 17e km, puis au 3e au 24e km.
Après un dernier spot non loin de Cavern Patate, nous rejoignons l'arrivée, peu de temps après Raymond Fontaine. Les arrivées du 38 km vont se succéder au milieu de l'effervescence générale ( arrivées des coureurs du 10 km ainsi que du 5 km très familial ).
Ensuite, c'est la très longue remise des prix avec toutes les catégories du 5, du 10 et du 38 km.
A 18h30, retour à Anse aux Anglais.
La journée a été éprouvante mais je suis content, le "job" est fait et il me semble avoir largement de quoi illuster l'article pour Esprit Trail.
Et malgré les quelques nuages qui ont empeché des vues avec le lagon bien bleu en fond, le soleil a quand même bien tapé dans l'après midi !
à suivre...